Un cœur à la mer
Un cœur à la mer
J’ai embaumé mon vieux rêve
Ramené de part les chaumes
Pour rejoindre ma douce Eve
Bercé par un amour fantôme
Je souris avec le soleil timide
Même si la joie se désintègre
Dans le bain du quotidien acide
Où la volonté se sent maigre
Je m’étends sur les coquelicots
Qui poussent dans mes songes
Pour éviter la perte du paquebot
De mon âme réduite en éponge
J’aspire mes malheurs d’antan
Qui guettent comme des pieuvres
Depuis un désert sans printemps
Où la vieillesse peint ses œuvres
Je me referme avec mes plaintes
Dans la pénombre d’un cénotaphe
Espérant comprendre mes craintes
Pour mieux gérer les catastrophes
Je touche le fond de ma patience
Qui est à jeun depuis des lustres
Peut être faut il plus de confiance
Face aux lendemains qui frustrent
Je m’en moque je garde le cap
Pour jouer l’espoir sur un orgue
Les flots inonderont ma trappe
Mais je survivrai à cette morgue
Ali
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